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Le plaisir d'enseigner crie au secours

 Lucette Turbet

 

          Le plaisir d'enseigner existe-t-il encore aujourd'hui ? A-t-il d'ailleurs jamais existé ? N'est-il pas une construction intellectuelle à posteriori, une sorte de figure de style ? N'est-il pas devenu un oxymore ? Comme si enseignants et élèves étaient là, entre quatre murs, pour leur plaisir ! L'école est obligatoire.

           Obligatoire pour les élèves, oui, pas pour les enseignants. Les enseignants sont des adultes libres, libres de choisir leur métier. Pourquoi alors choisir un emploi qui n'apporterait pas satisfaction ? Pourquoi rester dans un métier qui a apporté satisfaction mais dans lequel vous ne vous retrouvez plus ? Vous êtes employé-e par l'état qui gère une institution lourde ( c'est le mammouth, pauvre bête !) et vous avez devant vous un public que vous n'avez pas choisi ( vous êtes un peu comédien-ne finalement). Le public change au fur et à mesure des années. Vous n'êtes pas contre cette évolution inévitable … mais les jeunes devant vous deviennent de plus en plus difficiles (et de plus en plus jeunes parce que vous, vous vieillissez, c'est inévitable également). Ces élèves ne sont pas (plus) au niveau qu'exigent les programmes, qu'exige l'institution. Le gouffre entre la théorie des décideurs politiques dans leurs bureaux parisiens et la réalité sur le terrain est insondable.

           Les jeunes devant vous ne sont pas très motivés, ou pas du tout, pour s'enfermer entre quatre murs et subir des matières diverses et variées dont l'utilité leur échappe. Comment transformer cet état de fait, cet état d'esprit ? Comment faire pour que vos élèves s'intéressent un tant soit peu à ce que vous leur proposez (qui vous est imposé à vous mais que vous avez accepté de leur transmettre)? Faisons l'inventaire des éléments de la motivation.

           Des facteurs nombreux interviennent dans l'appétit de connaissances des jeunes. Ils sont maintenant connus et admis, avec des nuances selon les chercheurs en éducation, mais les voici simplifiés en cinq points :

1-la société impose ses lois, ses valeurs, sa culture dont est dépositaire le ministère de l'EN

2-L'élève amène en classe son vécu, ses valeurs et sa culture propres.

3-L'établissement a un règlement, une administration et un chef pour le faire fonctionner.

4-La classe est constituée d'individus, de personnalités obligées de coexister.

5-Vous, enseignant-e de … devez instruire, éduquer, évaluer, sanctionner et rendre compte à votre hiérarchie qui vous rétribue et aux parents. Connaissances, évaluations et sanctions ne sont pas de votre fait mais leur présentation, leur intégration dans l'activité que vous proposez relèvent de votre choix.

           Dans les points ci-dessus, certains échappent à l'enseignant-e ; il faut " faire avec " même quand on n'est pas d'accord. Sauf si on veut réformer la société, le système, c'est toujours possible. La liberté de chacun-e décide alors des moyens à employer pour obtenir un résultat.

 

           Le bonheur d'enseigner est-il encore loin ? Je pense que l'on ne peut faire économie de cette mise à plat des conditions d'enseignement pour déterminer " Où " peut se trouver ce plaisir, ce qui entraîne le " Comment " l'approcher. Car si l'on se trompe de lieu, quels que soient les moyens employés, ils resteront vains, inefficaces. Et le découragement s'alimentera lui-même de résultats négatifs. La satisfaction que peut procurer le métier d'enseigner ne peut se trouver que dans l'acte d'enseigner. Il pourrait venir de l'extérieur, du point 3, si on imagine un établissement calme et accueillant ou du point 4 si on groupe des jeunes intéressés par les savoirs proposés ou …

           C'est imaginable et souhaitable mais le pivot central du dispositif éducatif reste l'enseignant lui-même. Quelle responsabilité ! Il ne peut faire son bonheur tout seul dans ce contexte complexe mais il peut largement y contribuer !

           Rechercher son plaisir dans son métier, non en gagnant des sommes fabuleuses à la hauteur de celles des joueurs de football ou en construisant de splendides maisons comme les architectes par exemple, mais en étant bien dans sa peau, en restant curieux et actif devant un groupe de jeunes apprenants, en appréciant ses conditions de travail et en se sentant apprécié. Ne serait-ce pas là un défi à se lancer ? Et à lancer aux élèves pour eux-mêmes?

           Le " Où " étant découvert, le " Comment " reste à élaborer. Pour ce faire, les techniques sont abondantes et au choix de chacun-e. Car l'enseignant-e a encore cette chance dans son métier : une marge de liberté.

 

 Quelques documents ou outils complémentaires :

 *Cette adresse : data.edupax.org/precede/public/Assets/divers/documentation/

vous permet de consulter un document de 8 pages intitulé " La rage à l'école tue le plaisir d'enseigner "

Il date de 2005 et le 18e congrès de l'AQEP de Québec dresse un constat que nous connaissons aujourd'hui. Il propose la " solution " du " DEFI ".

 

 * Le blog lesempecheursdenseignerenrang.over-blog.org

se définit ainsi : Pour une école du plaisir d'apprendre et de coopérer. Contre une école des grilles de compétences et de la compétition. Ce blog créé par des enseignants du Limousin se propose de partager des modes d'action créatifs et de résistances joyeuses.

 

 *A l'adresse http://id.erudit.org/iderudit/44605ac

Article Retrouver le plaisir d'enseigner de Colette BARIBEAU

Québec français, Numéro 89, printemps 1993, p. 77

On peut feuilleter la revue (icône sous la couverture de présentation) et donc lire l'article.

Tous droits réservés © Les Publications Québec français, 1993

 

 * Sur site www.regards.fr/societe/le-plaisir-d-enseigner-n-est-plus-au-rendez-vous-regards.fr

Témoignage d'une enseignante sur son vécu quotidien.

Titre " Le plaisir d'enseigner n'est plus au rendez-vous

 

 

* Mémoire de GOYETTE, Nancy, 2009.

Le plaisir d'enseigner chez les enseignants du secondaire : quelle place pour les émotions ?

Trois rivières, Université du Québec à Trois-Rivières, 97p.

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