Esprit du site
Moteur de recherche
Recherche d'article par auteur
Pedagopsy.eu
Recherche de livres par motsclefs
Plan du site
L'auteur

PLAN DU SITE

 

 

La confiance règne

Didier Martz Essayeur d'idées "

4 avril 2011

          A regarder la société des hommes tourner on est frappé par sa presque parfaite cohésion. Une mécanique parfaitement rodée, huilée. Quand bien même les valeurs se perdraient, il n'en reste pas moins que les automobilistes laissent passer les piétons,que chacun se rend à son travail ponctuellement et en sort tout aussi ponctuellement. Et le collégien de la même manière. Tout est parfaitement prévisible. Je sais, sans même y réfléchir, que dès mon réveil, la journée va se dérouler comme prévu. Le décor est en place, les acteurs aussi, attendus chacun dans leur rôle.

 

 

Foin alors des discours sur l'incertitude de l'avenir, le risque, les précautions...
 

Eh oui, pourtant elle tourne disait Galilée à propos de la terre.

Eh oui, elle tourne la société des hommes. Il y a bien quelques accrocs ici ou là mais qui n'arrêtent pas son mouvement. Même un séisme au Japon, une guerre en Lybie, une crise financière, rien n'arrête le flux. Et pourquoi ?

Parce qu'il existe entre les hommes un accord tacite, un contrat non-écrit : quoiqu'il arrive, la vie continue, doit continuer. Et pour cela ils se font confiance.

Une confiance absolue des individus envers les autres.

Nous ne pourrions vivre le temps d'un instant si nous n'avions cette confiance presque aveugle dans le monde qui nous entoure et les autres. Une profonde certitude. Et aussi une confiance en nous-mêmes car quoiqu'on en dise et sauf cas extrême, les individus que nous sommes, au plus profond des inquiétudes, finissons toujours par aller à la boulangerie chercher notre pain quotidien

 

 Mais s'agit-il ici de confiance ?

          Ce sentiment n'est-il pas simplement provoqué par la nécessité relationnelle, fonctionnelle ?

D'un point de vue utilitaire, je compte sur les autres comme ils comptent sur moi. Ceci n'a rien à voir avec la confiance qu'on accorde ou qu'on retire, celle-là qui engage. Celle aussi dont on peut abuser. Dans le premier cas, Kant nous dirait qu'il ne s'agit pas de confiance mais plutôt d'actions mues par nécessité ou par intérêt au mieux par devoir. En aucun cas de la confiance comme vertu.

          Que faut-il entendre par là ? Cela qui fait que par cette disposition à faire confiance que l'on trouve chez tel ou tel individu, nous en avons plus d'estime pour lui. Il devient plus grand. La méfiance le diminue.

 

          Donner ou accorder sa confiance n'est pas calcul. Elle se donne sans assurance, mais se gagne au moyen d'expériences et se retire si elle est déçue, abusée. C'est une vertu fragile, hésitante, inquiète parfois. Elle n'est jamais assurée sinon elle est crédulité, naïveté. Elle croît à proportion des assurances données.

Mais donner sa confiance ne peut attendre. Elle est un pari. Une croyance en l'autre. L'enseignant qui la donne à l'élève, l'éducateur au jeune mal dans sa peau, l'assistant à l'handicapé, le patron au salarié. Tous se sentent honoré de la confiance accordée et vont tenter de la mériter. De s'en rendre digne.

 

          Il arrive qu'elle soit déçue mais elle est un préalable si nous voulons faire société. Une société qui serait fondée sur une concurrence acharnée d'individus méfiants les uns vis-à-vis des autres ne peut être viable.

          Aujourd'hui faire confiance demande un effort de la volonté, "The will to believe" de William James. De la volonté pour croire, sinon le sculpteur Pygmalion n'aurait pas donné vie à sa statue.

 

 

Le site de Didier Martz:

http://www.cyberphilo.org/

Vos  Réactions

Adresse mail facultative

Commentaire

Esprit du site
Moteur de recherche
Recherche d'article par auteur
Pedagopsy.eu
Recherche de livres par motsclefs
Plan du site
L'auteur