La notion de compétence revient à la mode. Comme tout concept son utilité dépendra de ce que l'on en fera.Si cela permet de considérer l'élève d'une façon plus globale (les compétences ne sont pas seulement des savoirs mais aussi des savoir faire et des attitudes appropriées déclare le H.C.E.) , cela sera une avancée vers une approche plus efficace des processus d'apprentissage. Mais si ce concept se résoud en un découpage à l'infini de soi-disant compétences de plus en plus fines (comme cela s'est fait vers les années 70 pour l'apprentissage par objectifs avec des référentiels étendus voir: Taxinomie), alors on ne sortira pas de notre désir de réassurance par une maîtise absolue et illusoire de l'acte d'apprentissage.

La question se pose tout particulièrement pour les "compétences relationnelles": Compétences à accompagner des élèves, à gérer une classe (pour les enseignants), compétences à respecter les régles de vie commune, à respecter l'autre, à travailler en équipe ( pour les élèves). Ce qui compte ce n'est pas de savoir disséquer des compétences mais de savoir comment nous y prendre pour les acquérir et les faire acquérir. Ce "Dossier sur les compétences" donne quelques pistes, outils, expériences pour ce faire, ainsi que des témoignages d'enseignants qui sont sensibles à ces aspects et ont essayé de les introduire dans leurs établissements. Le livre "La Finlande: un modèle éducatif pour la France? " montre l'importance attachée par la Finlande à ces aspects relationnels. C'est un livre à méditer en ces temps de réforme.

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RESUME : Les attentes croisées des familles, de l’emploi, et de l’institution scolaire, attachée aux notions de missions et de pérennité en même temps qu’à des réformes successives ont abouti dans cette dernière décennie à une éclosion de tensions professionnelles. A l’instar des mécanismes de défenses déployés contre la souffrance décrits par C. DEJOURS (2000), le niveau d’estime de soi d’un enseignant n’est-il pas à concevoir comme une réponse adaptative lui permettant de maintenir son adhésion aux conditions de travail et au système idéologique propres à son corps professionnel ? Une enquête comparative auprès de 438 enseignants et étudiants se préparant aux métiers de l’enseignement a permis une différenciation de l’image que l’individu a de lui, de ses compétences et des attentes qu’il rencontre dans son travail, et montre que l’évolution de l’estime de soi, comme les sources de satisfaction et d’insatisfaction au travail, est liée au parcours de vie des sujets.