Dernière de couverture L'autorité
est un phénomène social souvent
associé à un aspect répressif,
et les personnes qui en ont la charge sont de plus
en plus privées de modèles et de
références... Ainsi, bien plus que de
problèmes d'autorité, c'est le
concept même qui est en cause : c'est en ce
sens que nous parlons de "pannes de
l'autorité"... Dans le système
éducatif, l'autorité a toujours
représenté la vertu cardinale : on la
confond assez souvent avec "sens
pédagogique", prestige, expérience...
Mais elle signifie aussi répression et force
de coercition. Dans la sphère politique,
l'autorité et la démocratie
apparaissent souvent comme antagonistes. Sur le
plan psychologique, l'autorité semble
être construite par le schéma familial
sous la dépendance duquel se
développe le jeune être humain, et les
modèles sociaux qui oeuvrent par la suite
prolongent ces conceptions de la petite enfance
entre désir de toute puissance et peur de
l'abandon. Cette nouvelle
université d'été, s'est
interrogée sur le fait de savoir s'il est
possible de proposer une conception de
l'autorité qui ne dérive ni vers une
relation de "tout-pouvoir" ni plus insidieusement
vers une relation "paternaliste" et moralisante.
Elle a tenté de répondre aux
questions : « Comment remplacer un mode
d'autorité fondé sur la soumission de
l'autre, par un mode d'autorité qui favorise
l'émergence d'adultes autonomes dans une
société solidaire et
démocratique ? » et « Quelles sont
les conditions préalables, les
compétences à construire,
nécessaires à l'enseignant, au
formateur, à l'éducateur pour qu'il
devienne le dépositaire d'une
autorité qui aide à grandir
? Les travaux du
colloque se sont structurés autour des
interventions de : L'autorité en pannes...
par Jacques Lévine Aux racines de
l'autorité... par Dominique Ginet Autorité,
primates et pénurie : éclairages
éthologiques par Daniel Favre. Distinguer "le
besoin de soumettre" du "choix d'éduquer'
par D. Favre et D. Ginet. Autorité,
éducation et fonction parentale par Michel
Delage Autorité et
chef d'établissement par Michèle
Amiel Autorité et
relation pédagogique par Bernard
Rey Table ronde : Pour
remédier aux pannes de l'autorité,
être exemplaire suffit-il ? Donner l'exemple
a-t-il du sens ? Le lecteur trouvera
également, comme dans nos ouvrages
précédents, la production des
ateliers de la session de formation de formateurs
qui a suivi le colloque. Table des matières Le dispositif de
l'Université d'Eté Présentation
du Thème de l'Université
d'Eté Equipe des
formateurs & Conférenciers Introduction aux
travaux du colloque Thème 1 : Les
fondements de l'autorité L'autorité
en pannes... Intervention de M.
Jacques Lévine Aux racines de
l'autorité Intervention de M.
Dominique Ginet Dialogue Jacques
Lévine et Dominique Ginet et
discussion Autorité,
primates et pénurie : éclairages
éthologiques Intervention de M.
Daniel Favre D'une
autorité qui renforce la dépendance
d'autrui à une autorité qui favorise
le gain d'autonomie d'autrui Dialogue entre
Daniel Favre et Dominique Ginet Discussion avec J.
Lévine, D. Ginet et D. Favre après
les travaux en ateliers Thème 2 :
Autorité et relations
éducatives Autorité
et relation pédagogique Intervention de M.
Bernard Rey Autorité,
éducation et fonction
parentale Intervention de M.
Michel Delage Dialogue Bernard
Rey et Michel Delage et discussion Autorité
et chef d'établissement Intervention de Mme
Michèle Amiel Table Ronde de
Synthèse Pour
remédier aux pannes de
l'autorité Textes
proposés par les participants et par les
organisateurs Au commencement
était l'autorité par Christiane
Chessex-Viguet Vers une
autorité éducative par
Véronique Guerin Une école ou
une société en " panne
d'autorité " ? par Georges Hervé
Productions des ateliers de la session de
Formation de Formateurs Bibliographie
générale en rapport avec le
thème Epilogue Un passage <<Il semble
que l'autorité de l'enseignant, si elle doit
avoir un fondement, ressemblerait plutôt
à l'autorité que nous reconnaissons
au médecin. Pourquoi obéit-on au
médecin ? Je lui obéis plus ou moins,
mais j'estime qu'il a un savoir sur le
fonctionnement du corps, savoir supérieur au
mien et que ce savoir peut m'apporter quelque chose
de positif vis-à-vis de la souffrance que je
ressens. Pourquoi est-ce que l'on obéit ou
que l'on devrait obéir ? Peut-être
parce qu'il a un savoir. Mais, il faut cependant
établir une différence entre
l'autorité de l'enseignant et celle du
médecin. Le but de l'opération, avec
le médecin, n'est pas qu'il me transmette
son savoir, en revanche pour l'enseignant le but de
l'opération est que l'élève
s'approprie le savoir de l'enseignant. Ce qui fait
que ce qui constitue l'autorité de
l'enseignant, n'est pas qu'il a du savoir, ce n'est
pas qu'il soit savant, mais son autorité se
fonderait plutôt dans sa compétence
à ce que l'élève s'approprie
son savoir. Cette compétence est une chose
très importante reconnue, très
souvent, par les élèves
eux-mêmes. II y a quelques années,
j'avais mené des interviews avec des
élèves entre treize et quinze ans,
à qui je demandais quels étaient
parmi leurs professeurs, ceux qu'ils avaient
tendance à respecter, ceux auxquels ils
avaient tendance, spontanément, à
obéir. La justification était :
« Lui, on l'aime bien, on fait ce qu'il
demande, on essaie de ne pas trop l'embêter,
parce qu'il nous apprend bien. »
C'est-à-dire qu'il y avait une
reconnaissance spontanée des
élèves de cet effort pour les aider
à s'approprier le savoir. L'enseignant qui
est digne d'autorité, l'enseignant que les
élèves cherchent à contenter,
est celui qui tient ce message implicite : «
Mon savoir, je peux vous le communiquer, vous
pouvez y arriver, vous êtes dignes d'y
arriver, il n'est pas inaccessible... » Au
contraire, les élèves, semblait-il
à travers ces interviews, montraient leur
sensibilité extrême à cette
attitude qu'ont parfois certains enseignants, qui
consiste à se montrer comme
définitivement supérieurs, comme
ayant un savoir tellement grand, tellement
inaccessible, et à faire sentir aux
élèves leur
infériorité, leur
incapacité... Je rejoins probablement,
certains éléments qui se trouvaient
dans le tableau présenté hier par
Daniel Favre et Dominique Ginet.>>
p.123 Commentaire Un livre sur un sujet brûlant, par des auteurs intéressants, dans un échange entre eux, ce qui est rare! A lire.
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