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La lumière noire du suicide

Hélène Genet, Didier Martz

 

Editions Erès ISBN: 978-2-7492-3366-6 (2012) 13,50€

Dernière de couverture

           Il n'y a pas d'âge pour mourir, on meurt à tout âge ; il n'y a pas non plus d'âge pour se suicider. Le suicide des plus âgés de nos concitoyens n'est en soi pas moins terrible que celui des jeunes, même s'il nous révolte moins... Le suicide, cet acte qui condense nos peurs et notre liberté, résiste à nos tentatives d'interprétation ; il reste éminemment énigmatique, insaisissable et finale-ment humain.

           Sous la forme souple et accueillante du dialogue, l'ouvrage met au travail l'obsédante question du sens : que révèle le suicide ? Est-il lâche ou courageux ? Acte insensé ou dernière manifestation d'une liberté inaliénable ? Est-ce un geste privé ou public ? Une décision intime ou un fléau ?

           Loin des interprétations hâtives, dictées par la culpabilité ou la peur, les auteurs ont voulu rendre au suicide sa complexité et sa puissance subversive. À travers lui, se joue toute la question de la liberté humaine, y compris lorsqu'il ne reste que peu de temps à vivre.

Hélène Genet est professeur agrégé de lettres, enseignante et poète.

Didier Martz est philosophe, professeur, ancien directeur de cabinet du recteur de l'Académie de Reims, conférencier, animateur de cafés et goûters philo, chroniqueur radio.

Table des matières

Note des directeurs de collection Préambule

INTRODUCTION

LES SUICIDES ET LE SUICIDE

Les enjeux du suicide

Platon, Apologie de Socrate

SUICIDE ET CULPABILITÉ

De la condamnation chrétienne au tableau psychique

La prévention et ses leurres

Les effets troubles du suicide

L'autopunition

Jean Racine, Phèdre

SUICIDE ET SOCIÉTÉ

Le suicide au travail : responsabilité

et démission politiques

Un sacrifice nécessaire ?

Images du corps, images de la mort

La passion amoureuse

Ovide, « Pyrame et Thisbé »

SUICIDE ET DROIT

Quand la loi s'en mêle

La question de la responsabilité morale

Le suicide mélancolique

Guy de Maupassant, « Suicides »

SUICIDE ET LIBERTÉ

Entre héroïsme et lâcheté

Le choix en question

Le suicide, figure de la liberté

L'angoisse du sens

« Être ou ne pas être... »

William Shakespeare, Hamlet

CONCLUSION

LA LUMIÈRE NOIRE DU SUICIDE

Un passage

<<HG – Il semblerait que celui qui est directement exposé au suicide a déjà commis – ou subi – toute une série de suicides symboliques : d'abord le corps est déserté, il n'est plus investi comme un objet de plaisir, il est en quelque sorte subi, perçu comme un lieu contraignant de souffrance, une prison en somme. Suicide social aussi : il n'y a plus d'autre qui vous soutienne, il n'y a que des étrangers. À ce stade, la solitude est radicale, on ne tient plus à rien. La parole elle-même n'offre aucun recours : personne ne peut comprendre, il n'y a plus rien à dire.

DM – On parle là d'un certain type de suicide, de ceux que vise la prévention parce qu'ils résultent moins d'une volonté positive que d'un processus destructeur, d'un lent travail de dé-liaison que l'on pense pouvoir réparer : contextes de crise, états dépressifs, suicide des jeunes notamment. De ce point de vue, le geste est contesté, il a valeur d'accident : on doit alors pouvoir le pressentir et peut-être l'empêcher.

HG – La prévention s'enracine donc dans la contestation : certains suicides sont jugés irrecevables, mais de quoi cela dépend-il ? Probablement de la quantité d'espoirs que peut susciter une existence. C'est ainsi que le suicide des jeunes est unanimement condamné. Comment concéder qu'on en finisse si tôt, comment accepter le sacrifice d'un corps sain et promis à la vie ? Au fond, c'est une appréciation extérieure portée par l'entourage et relayée par la société. Chez les proches, ce sont surtout des projections affectives et des processus d'identification qui soutiennent le refus ; chez les « écoutants », les soignants, dans l'opinion commune, la condamnation est alimentée par la foi en la vie, quantité de représentations et d'arguments qui font consensus. On voit bien que le débat concernant le suicide des vieux ne se pose pas du tout dans les mêmes termes : il prend en compte les problématiques de la dépendance, de l'absence d'espoir... et aussi, hélas, de l'inutilité socio-économique.

DM – Il faudra donc approfondir ce que vaut ce juge-ment partagé, ce qu'il révèle de nos valeurs, spécialement de notre rapport à la vie et à la mort.>> P.48

Commentaire

Dans un dialogue stimulant les auteurs nous font parcourir les méandres de la réflexion philosophique sur le suicide. A lire pour se dégager de la culpabilité et des à priori.

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