Esprit du site
Moteur de recherche
Recherche d'article par auteur
Pedagopsy.eu
Recherche de livres par motsclefs
Plan du site
L'auteur

 

 

Nous ne sommes pas reconnus!

<<Nous ne sommes pas reconnus, nous ne sommes pas écoutés, notre compétence n'est pas reconnue, on est jamais encouragé, complimenté. Il faut une haute estime de soi pour résister. La hiérarchie n'a pas d'intérêt pour les problèmes humains; ils nient tous la parole des gens. Il n'y a pas de travail collectif, d'où l'indifférence générale; chacun est dans son coin. On est des simples exécutants. On a une tâche à faire et elle n'a plus de sens. Si on rouspète, on vous dit "vous n'avez qu'à partir".>>

PLAN DU SITE

             C'est au téléphone qu'un enseignant m'a dit tout cela. Il m'a fait me poser la question:

"est-ce que derrière, à coté ou en plus de toutes les revendications du moment, il n'y a pas cette demande de "reconnaissance"?
(Voir: Du boulevard de la plainte au boulevard de la vie de M.F. Bonicel)

 

Cela m'a rappelé un évènement passé

             Il y a un certain nombre d'années, on m'avait demandé une formation pour les "Chefs de bureau" d'une Direction de l'Enseignement au Ministère. Cette formation comprenait un moment de libre expression. et quel ne fut pas mon étonnement en voyant apparaître comme thème "Nous ne sommes pas reconnus" . On me disait: "On peut nous virer d'un jour à l'autre, notre Directeur aussi , le Ministre aussi et il peut l'apprendre par le journal"! (On peut même lui envoyer son livre à travers la figure!) C'est aussi ce que j'ai entendu souvent dire de la part d'élèves vis-à-vis de leur prof. Est-ce partout la même question? Et si on n'est pas soi même reconnu, comment peut-on reconnaitre les autres?

 

Quel est le sens de "reconnaître"?

- Le dictionnaire indique entre autres: 

- 1.-Reconnaître une personne, la distinguer à certains caractères, certains signes. En vertu de quel signe distinctif, de quelle marque caractéristique l'enseignant est-il reconnu?

- 2. Admettre comme légitime. Qu'est-ce qui rend "légitime" l'enseignant?

Beaucoup répondraient sans doute: c'est le concours de recrutement et son savoir.

Le fait est que cela ne suffit plus.

 

- Bien sûr on se sent aussi reconnu par les "personnes" intériorisées en nous et qui ont construit notre "image de nous-même" C'est ce qui est dit en quelque sorte par l'enseignant "il faut une haute estime de soi".

Mais la reconnaissance n'est-elle pas aussi fonction de ce que l'on attend? Et plus la distance entre ce que l'on attend et ce qui existe est grande, plus le manque et la souffrance sont grands.

 

Or il est certain que ce qu'attendent beaucoup d'enseignants n'est plus là

"Le métier n'est plus ce qu'il était!".

             Ce qui permettait de se sentir "reconnu" c'était une "identité professionnelle " claire, admise par tous:

un enseignant était un "petit savant" (le grand était évidemment l'enseignant du supérieur!), qui avait fait de longues études spécialisées, qui avait passé un concours difficile et qui transmettait ses connaissances à des élèves reconnaissants.

Bien sûr ça ne marche plus;

 

C'est tout juste si on ne conteste pas ses connaissances

en disant qu'il lui en faudrait plus dans d'autres disciplines au besoin;

<<"Cette situation (la violence) mine la vie scolaire. Surtout elle modifie l'essence même du métier d'enseignant: autrefois centré sur la transmission pacifique des savoirs, il tend aujourd'hui à changer de nature. La psychologie des groupes, la maîtrise des astuces pédagogiques, l'autorité naturelle, parfois même la force physique finissent par passer au premier plan, bien avant la compétence disciplinaire, parmi les qualités requises pour "tenir la classe". Disons le nettement cela n'est pas normal et désespère de plus en plus de nombreux professeurs qui ne veulent pas devenir des animateurs de vie de groupe." Un ministre de l'E.N.

Je me souviens de ce que me disait un enseignant :

<<En licence de maths s'est posée la question de ma profession, je me suis dit j'ai toujours aimé les maths, je veux continuer et en devenant prof de maths je pourrai continuer à en faire. Nommé dans une classe de 6 ème j'ai déchanté; je passais mon temps à répondre à des questions du genre "Msieu est ce qu'il faut que je prenne ma règle pour tracer ce trait?">>

 

             Depuis un certain temps on a recruté des enseignants à un niveau de plus en plus élevé dans leur discipline (Masteurisation) souvent pour des raisons purement administratives (pour pouvoir les rémunérer mieux sans se poser la question de savoir quel enseignant on voulait pour l'école de demain, quel profil de personnalité était nécessaire pour enseigner à un public différent du public sélectionné d'autrefois (un élève sur 10 entrait en 6 ème; maintenant 9 sur 10), quelle formation professionnelle devrait-il avoir ?.

             Un "enseignant artiste" ne peut devenir un "enseignant professionnel" en huit jours et seulement par un "accompagnement" mais malheureusement ce sont les enseignants actuels qui le payent par le décalage entre leur idéal (qui a été à la source de leur choix professionnel, encouragé par le type de recrutement et leur réalité de tous les jours. Certains de plus en plus nombreux se sont adaptés en se formant (en dehors de l'EN., à leurs frais souvent) mais d'autres ne peuvent ou ne veulent pas le faire.

             Au lieu d'encourager ceux qui s'adaptent, le Ministre veut rassurer ceux qui ne bougent pas en leur faisant croire qu'on peut revenir au bon vieux temps d'autrefois. C'est peut-être louable de vouloir rassurer mais cela ne paraît pas efficace!

Si on veut que les enseignants se sentent reconnus, mieux vaut leur dire la réalité des changements du monde , les nouvelles exigences de l'époque et établir avec eux les moyens nécessaires pour y faire face dans la limite des possibles.

Quelle "identité professionnelle" peut-on construire pour que les enseignants puissent de nouveau se sentir "reconnus" au XXI siècle?  
 Pour cela quelques exemples de choix "limites" en réponse aux questions actuelles

 

Quelle école voulons-nous?

* Une école pour garder les élèves pendant que les parents travaillent, une école pour apprendre principalement à lire, écrire, compter à ces élèves

* Ou bien une école qui participe à la construction de la personnalité de l'enfant et dont le savoir lire, écrire et calculer est un des moyens pour atteindre ce but?

Quel collège voulons-nous?

* Un collège avec un savoir commun minimum, un cadre commun solide permettant la socialisation de tous les enfants, leur structuration, leur rencontre, leur épanouissement en les amenant aussi loin qu'ils le peuvent

* Ou un collège orientant les meilleurs élèves vers une instruction la plus poussée possible qui formera ainsi une élite efficace, condition pour le développement de la France et le bien de tous.

Quel lycée voulons-nous?

* Un lycée, avec quelques sections peu nombreuses, où l'on donne aux élèves les connaissances générales les plus élevées possible, où on les forme à l'esprit critique, à la compréhension du monde actuel

* Ou un lycée avec beaucoup de sections permettant de donner aux futurs travailleurs une instruction professionnelle utilisable rapidement, une capacité de compétition nécessaire dans le monde actuel.

* Ou un lycée ayant pour objectif de préparer les jeunes au monde adulte en les aidant à créer, faire face à l'incertain, s'adapter, apprendre avec les nouvelles technologie, travailler en équipe, s'entraider

 

Donc de quels enseignants avons-nous besoin?

* D'enseignants "transmetteurs de connaissances" disciplinaires élevées, capables "d'instruire" les élèves de façon efficace et valable, tirant les élèves vers le haut, leur tranmettant la culture de notre histoire

* Ou d'enseignants "formateurs" sachant faire "construire des connaissances", développer des capacités latentes dans les personnalités des jeunes: adaptation, création, travail en équipe, entraide; capables d'avoir la responsabilité, l'organisation du travail de plusieurs "aides éducateurs"...

donc, quels profils de personnalité chercher?

* Des personnalités susceptibles d'acquérir un haut niveau de connaissances, des personnalités cultivées

* Ou des personnalités solides pouvant établir une relation valorisante avec des jeunes et organiser un travail d'équipe avec les personnes sous leur responsabilité.

quel recrutement mettre en place pour les trouver?

* Un concours disciplinaire de haut niveau, un contrôle de la culture générale des candidats

* Ou un concours utilisant les expériences passées avec des jeunes ou des adultes, des observations de travail de groupe avec d'autres adultes ou des jeunes

Quelle formation professionnelle leur offrir pour les rendre aptes à ces exigences?

* Un approfondissement de leur discipline, la connaissance de la didactique et de l'histoire de leur discipline, la connaissance des programmes, de l'institution

* Ou une formation longue aux relations humaines, un apprentisage de la gestion des personnes. Des stages pour connaitre d'autres situations que celles qu'ils ont vécues quand ils étaient élèves: entreprise, lieu avec des handicapés, travail en quartier...

 

et donc de quels formateurs avons-nous besoin pour faire cette formation?

* De formateurs "modèles", encore enseignants, choisis par l'institution auxquels les stagiaires s'identifieront.

* Ou des formateurs professionnels, organisateurs, écoutant, cherchant à ce que les stagiaires se rencontrent, organisent leur formation, s'aident mutuellement, soient capables de réagir à des situations imprévues. Tout cela dans un cadre donné par l'institution.

 

Il y a aussi à réfléchir à deux aspects, l'un local et l'autre global

*la classe, cette cellule élémentaire

* Voulons-nous des classes fixes, homogènes permettant, on l'espère, une marche commune des élèves au plus haut de leurs capacités, sans pollution d'éléments perturbateurs. Des classes diversifiées, suivant les capacités de chacun (classes de surdoués, de haut niveau, d'handicapés, de personnalités difficiles...)

* Ou des classes souples, modulables (avec regroupement, dédoublement...), des classes hétérogènes où, on l'espère , les meilleurs tireront les moins bons vers le haut, où les handicapés apporteront la richesse de leur différence

*l'institution

*Voulons-nous une institution Education "Nationale" avec l'espoir d'une plus grande justice dans les statuts, les finances, les conditions de travail pour les élèves et les enseignants

*Ou une institution avec des éléments "décentralisés" pour une gestion plus efficace, une proximité plus grande des décisions, une responsabilité accrues des décideurs?

             La difficulté n'est peut-être pas de choisir entre ces extrêmes mais de trouver "le système" qui structure, ajuste ces diverses directions dans des proportions acceptables. Elles ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients. Ou plus exactement, il conviendrait de trouver les éléments du système sur lesquels on puisse agir pour le faire évoluer dans son ensemble vers la direction définie.

             Je pense, pour mon compte, que le mode de recrutement est un de ces élèments déclencheurs.

             De plus, il y a nécessité que ce"système" soit satisfaisant pour une majorité (d'enseignants, d'élèves, de parents et de citoyens...)!

             Peut-être serait-il préférable alors d'agir progressivement en montrant la direction et en encourageant concrètement ceux qui sont prêts à faire l'effort nécessaire (par une formation continue adéquate et digne de ce nom) et en laissant les autres terminer leur carrière ou en leur donnant la possibilité de se rendre utiles autrement ?

             En tous cas ceux sont les questions à nous poser, sans nous laisser distraire par les polémiques stériles.

Vos  Réactions

Adresse mail facultative

Commentaire

Réactions

<<Bientôt 50 ans dont 30 pour/avec/au coeur/au corps/au ventre/au service du projet d'Education (nationale entre autres, pour le meilleur et pour le pire...). Mais quel gâchis après tant de temps au bout duquel la sage indifférence aurait dû m'envahir, que cette irrépressible et nauséeuse colère qui monte en moi quand je lis des commentaires aussi lénifiants sur ces qualités de "don de soi", "d'idéal", de " générosité gratuite" qui seraient la marque des "vrais", des "bons", des "justes maîtres" désormais en voie de disparition … et qui feraient scandaleusement défaut aux autres: "les méchants","les maladroits", "les dépassés", les "mal formés"… ! Si c'était aussi simple! De tels propos signent d'abord à mes yeux une forme sociétale d'infantile fixation sur le "doux paradis éducatif rêvé de mon enfance" plutôt saugrenue après tant d'années de revendications, de plaintes, et d'alertes de la part du corps enseignant sur les défauts cruels du système, avertissements lancés par les vagues successives de professionnels de l’éducation. Autant d’appels au secours lancés publiquement et jamais entendus sous nos gouvernements successifs démocratiquement élus par des parents d'enseignés essentiellement préoccupés à amasser toujours plus de confort matériel, à ne pas rater l'engagement de leur progéniture dans la sauvage compétition pour la "sélection économique vitale généralisée" et sourds aux jérémiades dérangeantes des enseignants. Eh oui, on a la société que l'on mérite et que l’on a rêvée... Et les enseignants qui vont avec, me direz-vous? Pas si sûr… Car si tous les donneurs de leçon de morale éducative avaient un peu plus de culture en histoire, en philosophie de l'éducation, en littérature classique ou même simplement en cinéma, (quoique la culture ne soit apparemment plus "très portée"de nos jours), ils admettraient que les problématiques philosophiques et/ou pragmatiques, les doutes sur les visées éducatives ont traversé les siècles depuis l'Antiquité. Alors, si le modèle du maître providentiel existait, on l'aurait déjà appliqué! Cette vaine quête autorise à imaginer que la majorité du moment n'en a, tout compte fait, peut-être jamais ressenti ou assumé profondément le besoin. Ensuite, un peu de bon sens leur montrerait, à force d'entendre fuser les éternelles voix critiques contre "les enseignants" à travers les âges comme au cours des dernières années de notre époque, qu’à moins de croire à une réincarnation permanente de ces mêmes "incapables", c'est peut-être bien plutôt la situation d'enseignement et d'éducation elle-même qui pose et posera toujours problème aux sociétés plutôt que la "nature intrinsèque" du pédagogue de service, réel ou fantasmé, et nécessairement historiquement situé. Car n'oublions pas que l'enseignant n'est pas né avec « la vocation au berceau », malgré la troublante insistance de l'imaginaire populaire moderne à en perpétuer le mythe naïf. Et puis enfin, quelle est cette société cynique et capricieuse comme un enfant tyrannique, qui exige et cherche désespérément ses enseignants miraculeux, (comme ses chercheurs surdoués), en les assignant a priori au devoir de pauvreté et d'abnégation comme preuve de leur efficacité et de leur engagement ? Cette histoire m'en rappelle curieusement une autre, très ancienne, celle de ce « Sauveur » tant attendu qu'une majorité hurlante, égarée et déçue sacrifia finalement de si ingrate façon. .... Délire d'amertume pensera-t-on ? Mais non, rassurez-vous, les enseignants sont sains d'esprit et ne se prennent pas encore pour le Christ, ni même pour un des ministres sacerdotaux de son église ...! Quant à cet "idéal de maîtrise"auquel des commentaires simplistes font allusion, il faut ne jamais avoir enseigné dans une classe pour manipuler un concept si explosif avec tant de sidérante assurance! Moyennant quoi, les "maîtres" – dont je rappelle qu’ils sont aujourd'hui avant tout "des maîtresses" ( puisqu'il s'est trouvé si peu d'hommes pour juger le métier digne d'intérêt... ou de l'image qu'ils se font d'eux-mêmes ) et en grand nombre des personnes qui ont travaillé dans le privé avant d’entrer « en Education Nationale » et connu "autre chose que l'école toute leur vie"- essaient, comme moi, comme mes collègues, tous les jours de cette vie, de poursuivre temporellement leurs "minables efforts" pour enseigner avec "leurs minables ressources imaginatives et matérielles du moment ". Mais tous ces enseignants continueront, n'en déplaise à une opinion publique plurielle trop individualiste et immature pour être profondément concernée par l'avenir éducatif de TOUS les enfants et cachant mal son exclusive préoccupation éphémère pour le confort scolaire passager de son propre enfant, à clamer très "mesquinement" et très « humainement » que rétribuer si médiocrement ses pédagogues et profs pour 50 heures et plus de "labeur et création éducative" par semaine ( oui, oui, c'est un temps de travail assez courant, à la grande surprise des "ex" du privé, dans ce métier, et malgré les représentations fantasmatiques courantes), constitue une honte indigne de la part d' une société qui respecte ses enfants et devrait gratifier bien plus respectueusement ceux qu'elle charge de la grande responsabilité de leur enseigner la connaissance du monde. « Et l'amour dans tout ça ? », m’objecteront peut-être les distributeurs de missions idéales. Je leur rappellerai assez simplement ces doux adages : "L’amour, il y a ceux qui en parlent et puis, il y a ceux qui le font" , "L'amour cela se construit à deux "( car les adultes enseignants et non-enseignants ont encore un long chemin à parcourir avant de se rencontrer et de s'estimer ) ou encore ces trois mots : "l'amour en plus" >>

<<Merci de ces constats bien faits, de ces questions simplement posées, tout est un réel support en la situation actuelle, où tant d'amalgames rendent difficile la compréhension globale des tourments qui remuent la société en général, et l'école en particulier. Parent de deux enfants, je participe autant que je le peux à la prise de conscience de l'importance de la réflexion et espère ainsi voir "avancer les changements" de façon cohérente, intelligente et positive pour le plus grand nombre dans la plus grande démocratie possible.>> Anne JOuan

<<j'ai lu votre article cité ci-dessus. Un récent sondage indiquerait que 65% des jeunes voudraient être enseignants ou fonctionnaires. Croyez vous que c'est parce qu'ils sont attirés par un idéal porté par leurs maîtres"? Peut-être, mais certainement pas l'idéal dont vous parlez et que les "maîtres" ne semblent guère transmettre. Mais peut-être ne sont-ils pas des "maîtres". Peut être que leur rapport à l'autorité (du gouvernement) et à la leur propre est, lui, bien transmis et ne les rend du même coup pas respectables, par reconnaissables sauf comme modèles effectifs de ces jeunes qui veulent tant les imiter (pour la retraite notamment) où ceux qui leur renvoient leur mépris de l'autorité. Vous posez à juste titre la question de la finalité de l'école. Il n'y a pas de maître là où on ne l'affronte pas mais seulement des gens qui tentent de "fonctionner". C'est vrai que l'on n'est pas toujours reconnaissant à un organe, un rouage qui fonctionne, même si ça coince un peu.

Mais cela ne militerait-il pas en faveur de l'idée qu'il y aurrait surtout des (f)acteurs "inhumains" dans l'enseignement ou plus précisément des acteurs non matures non maîtres (à peine adultes comme beaucoup qui n'ont pas quitté l'école pour y rester à la différence d'autres qui sont devenus maîtres et en ont vécu les épreuves et qui continuent). Mais être maître n'est ce pas passer du stade d'acteur, même bon acteur qui ne se comporte pas comme un simple facteur, à celui d'auteur (même racine qu'autorité). Nul auteur de son enseignement ne pourrait éviter la question du Sens de l'école, de l'"éducation" fusse-t-elle nationale. Or les questions que vous posez à ce propos ou plutôt les hypothèses de réponses sont TOUTES valides. Il faudrait donc des réponses multiples et des professionnels multiples pour y répondre. Or combien d'enseignants ou de leurs représentant s'attèlent-ils à cette tâche. Autant que de maîtres, c'est à dire peu. Face à des besoins massifs et diversifiés d'une société qui aspire à maîtriser mieux son avenir comment ceux qui manquent à y répondre pourraient-ils être reconnus comme maîtres....>>R.N.

<<Résonnances sur: Le besoin d'être reconnu! Le besoin ramène à MOI et non à l'autre (ni même à l'Autre); dans cette période, de grande insassiété, de grande insatisfaction, chacun n'apprend plus à cultiver le contentement (je ne parle même pas de la Sagesse!). Pour beaucoup d'enseignants (comme pour beaucoup d'autres contemporains) la confusion est la règle. La joie du Donner/Recevoir, oubliée ou non expérimentée, fait place au marchandage et chacun en veut pour son argent; Le geste d'offrande est suranné! Le désintéressement et la générosité, voilà je pense, l'antidote au "nous ne sommes pas reconnus"; mais cela n'est pas du ressort d'un ministère...

"Les gens "bien", quand nous les rencontrons, nous honorent, car ils nous regardent de tous leurs yeux et nous écoutent de toutes leurs oreilles. Ils sont les enjoliveurs du quotidien. Ils mettent à jour des trésors possibles, même dans les coeurs les plus sordides. Ils consolent ceux qu'ils ne connaissent pas. Là où l'on croyait qu'il faisait nuit noire, ils produisent des aurores. Ils trouvent du talent partout où ils passent. Si vous êtes une personne "bien", vous ne vous attendez pas à être reconnu. Dans l'ombre, vous glissez un peu de lumière. Dans la détresse, vous offrez la tendresse. dans un conflit, vous proposez une paix possible. Pour les malentendus, vous cherchez à écouter.Vous essayez d'arrondir les angles et d'approfondir l'humanité. Pour vous, il n'est pas défendu de vivre joyeusement, ni de pardonner. D'ailleurs les deux vont ensemble. Le pardon est joie et la joie pardonne."Bernard LEBLANC-HALMOS>>M.D.G.

Esprit du site
Moteur de recherche
Recherche d'article par auteur
Pedagopsy.eu
Recherche de livres par motsclefs
Plan du site
L'auteur