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Une journée d'un Prof du Québec

Céline Gravel

             Ce matin d'été indien, c'est le plus grand V qui m'ait été donné de voir qui m'a accueillie au lever du soleil. Ce symbole prenait vie par l'intermédiaire et le sens de la coopération de dizaines d'oies blanches en route pour une autre destination. À l'image de celle qui est en tête, je désire exercer une influence dans la construction de la personnalité des élèves placés sous ma tutelle quelques heures par jour.

             Mais avant d'être complètement plongée dans les défis que le travail d'enseignante me demande de relever à chaque jour d'école, je prends le temps d'établir un bon contact avec mes deux jeunes adolescentes, Éliane et Jeanne, qui refusent de déjeuner malgré mes recommandations. C'est avec détermination qu'elles affrontent les exigences de la polyvalente tout en profitant du fait qu'elle permet de rencontrer des amis. Je les retrouverai pour l'heure du souper après avoir assuré le transport que nécessite une formation complémentaire en art ou en activité physique, un centre d'intérêt dans lequel elles veulent bien s'investir. Une pensée va également pour mes deux grandes, Marie-Ève et Catherine qui volent déjà de leurs propres ailes.

             8h10, à chaque matin, c'est le signal pour le départ. Quelques semaines plus tard, durant l'hiver, il faudra prévoir déblayer l'entrée de la neige qui aura pu s'accumuler dans la nuit. J'arrive à l'école et rapidement, souvent trop rapidement, je salue mes confrères, mes consoeurs et je mets au point les derniers préparatifs des premières heures de la journée.

             C'est à ma demande que le premier brouhaha de mes vingt-cinq élèves de dix ans se tait, pour finaliser avec eux l'organisation de l'horaire de la journée. Une heure dans une journée peut être consacrée à une spécialité, nous organisons les autres en fonction des défis que nous avons choisis de relever et l'échéancier de nos projets. Par exemple, c'est cette semaine que chacun doit avoir complété son courriel à son correspondant français. D'emblée, certains me répondent positivement dans le cadre des activités reliées au programme de formation de l'école québécoise, cependant, le droit de parole partagé en équipe ou en groupe montre également que plusieurs ont de la difficulté à donner du sens à ce que nous faisons. Je suis bien consciente que mon propre plaisir à être avec eux est déterminant.

             11h30, la cloche sonne pour un retour à la maison en autobus scolaire pour la majorité des élèves, tandis que certains enseignants préfèrent dîner à l'école et abattre quelque boulot. On se retrouvera environ une heure et quart plus tard. Pour ma part, en quelques minutes je suis chez moi, je jette un coup d'œil à mon courriel et peut-être que je profiterai d'une partie de mon temps pour compléter la correction d'une évaluation de mathématique.

La classe de Céline Gravel Décembre 2003

             Dans l'après-midi, de 13h15 à 15h40, un temps de présence élèves bien défini sera coloré par des activités variées, semi structurées. Des Samuel aimant faire rire les autres ou des Caroline exprimant maladroitement ses besoins, me demandent indirectement de mettre de l'ordre dans la classe. Lorsque l'humour ou une mise au point ne suffisent pas, quelques minutes de réflexion à l'écart feront appel à leur bonne volonté dans le respect de chacun. Il arrive qu'un élève plus rébarbatif nécessite une intervention extérieure. Parfois, prendre le temps de communiquer avec leurs parents en fin de journée apportera un soutien déterminant.

             Habituellement je quitte l'école entre 16h30 et 17h00 après avoir réalisé quelques activités de planification, comme préparer les leçons et devoirs de la semaine suivante ou encore pour préparer la réunion du lendemain avec le conseil d'élèves.

             Après un bon repas pris en famille vers 18h00, une bonne partie de ma soirée peut être consacrée à des activités à l'ordinateur, à aller au ciné-club, à jouer une partie de tennis ou encore à rencontrer un ami en espérant que le fruit de mon travail, dans notre interdépendance, montrera avec le temps, un grand V sous le signe de la victoire. (Nov. 2003)

             La ville Saguenay, de l'arrondissement La Baie, là ou Céline Gravel habite et où elle travaille. La rivière se nomme également Saguenay.

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