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Le cinéma de Woody Allen

Yannick Rolandeau

 

Editions Aléas. ISBN: 2-84301-144-2 (2006) 20 €

Dernière de couverture

 Dans un style simple et clair, délaissant tout parallèle auto-biographique, l'auteur nous immerge au coeur des films de Woody Allen selon un point de vue strictement existentiel. Loin d'être un ouvrage théorique, ce livre revisite la filmographie du célèbre cinéaste new-yorkais avec l'ambition de lui rendre sa réelle ampleur. Reconnaître la singularité des films de Woody Allen est aisée, en découvrir les fondements et en restituer la richesse est plus délicat.

Avec un grand luxe de détails, l'auteur indique comment le cinéaste interroge toutes les illusions qu'entretient soigneusement l'être humain sur lui-même et sur le monde (sur son identité, sur l'amour, sur la rationalité, etc) et parvient à en saisir les subtilités en s'appuyant concrètement sur de nombreuses scènes et des dialogues-clés. A contre-courant de certains préjugés, il montre aussi comment l'esthétique du cinéaste (sa mise en scène, son mariage entre éléments comiques et tragiques, son utilisation du jazz, son ironie etc.) en fait l'une des oeuvres artistiques les plus joyeusement démystificatrices et l'une des plus importantes de notre temps. Un ouvrage incontournable sur le cinéma de Woody Allen.

 

L'auteur, Yannick Rolandeau, est scénariste, cinéaste et collaborateur à la revue littéraire L'Atelier du roman (Flammarion) où écrivent, entre autres, des personnalités comme Milan Kundera et Arrabal.

Table des matières

AVANT PROPOS

1 HOMO ALLENUS

I) L'homme. l'auteur et le personnage

II) L'approche idéologique

2 L'ESTHETIQUE DES FILMS DE WOODY ALLEN

I) De l'écriture à la mise en scène

Influences et références Le scénario

La lumière et les plans Le montage

La direction d'acteur Ia production

II) Le comique, la comédie et l'ironie

III) New York City

Manhattan in the rain

IV) Le jazz

V) Une esthétique de l'artifice : l'artifice, la magie et le hasard

3 IL ETAIT UNE FOIS

I) L'identité

Le mimétisme

Le réel et son double

II) L'homme sous influence

La famille

La religion et la politique

L'intellectuel, la rationalité et la psychanalyse

L'art.

La société

III) L'amour, le couple, et le temps

Mensonges et vérités

"What is the thing called love ''

IV/ L'imperfection, le mal et la mort

L' imperfection - Le mal - La mort ou l'homme, ce bipède dans l'univers

FILMOGRAPHIE : Télévision - Scénariste - Acteur - CD - Livres

Un passage

<< Entendons-nous bien. Ce n'est pas tant à la pensée (ou aux intellectuels) que le cinéma de Woody Allen s'en prend qu'au fait de donner une importance inconsidérée à celle-ci, au point qu'elle peut se targuer d'expliquer le monde, les comportements ou les désirs humains en écartant d'un revers de la main le domaine des émotions et des sentiments. Ceci ne signifie pas qu'il est inutile de penser, c'est même important et essentiel, mais que tout cela reste bien cérébral au final alors que notre relation face à l'existence n'est pas seulement faite de cette matière. Il ne s'agit donc pas d'une condamnation de la rationalité en tant que telle mais d'une critique ironique exercée envers sa suprématie afin de mettre en valeur un état d'âme plus apte à saisir ce qui nous assaille et d'y faire face. Ce n'est ni un état de pure conscience, ni un état d'inconscience mais un subtil alliage entre esprit et sensibilité, émotion et clairvoyance. Je ne parle pas de mysticisme bien sût C'est peut-être pour cela (je m'avance peut-être trop) que le cinéaste fait de multiples allusions à la Chine non pas pour adhérer à sa philosophie (bien différente de la nôtre) mais comme pour se défier d'une trop grande importance accordée à la rationalité occidentale. il s'agirait ici plus de spiritualité. Un exemple typique est le docteur Yang dans Alice. Dans ce film, la médecine traditionnelle a lamentablement échoué à résoudre le problème physique de l'héroïne (un mal de dos) et pour cause, ce problème n'est pas d'ordre physiologique mais d'ordre émotionnel et spirituel. Je ne dis pas par ailleurs que les herbes du docteur Yang soient le remède miracle, le cinéaste se servant seulement d'un artifice narratif pour indiquer que le mal de dos d'Alice a d'autres causes plus énigmatiques.>> p. 238

Commentaire

Un livre intéressant pour tous ceux qui aiment les films de Woody Allen. Pour les autres qui ne le connaissent pas c'est une façon de rentrer dans la compréhension de l'humain de façon plus agréable que par des livres psychologiques!

 

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