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Une nouvelle vision de la logique

La « logique mathématique »

 

             Tous nos raisonnements sont basés sur la "logique". Mais de quelle logique s'agit-il ?

De la logique mathématique que l'on a apprise au lycée ? logique des assertions vraies ou fausses auxquelles on faisait correspondre 1 ou 0, pour en déduire la vérité d'autres assertions ?

             S'agit-il de la logique rencontrée en physique où à chaque « effet » correspondait une « cause » ?

             Mais ces logiques sont devenues de plus en plus complexes, comme l'explique Alain Bouvier ancien directeur de l'I.U.F.M. de Lyon et ancien Recteur:

« La tradition rationaliste cartésienne amenait à considérer, entre deux objets ou deux entités A et B, essentiellemnt des relations de type "Cause /---> / Effet", irréversibles, cherchant à ramener tout effet discerné à une cause : A---> B.

VIDEO 14: Les deux logiques - Toutes les Vidéos

( 3' 59 )

À l'image de l'équivalent "travail <---> chaleur" de la thermodynamique, l'approche systémique considère qu'une action de A sur B est toujours accompagnée d'une action en retour de B sur A et qu'il importe dans leur analyse de les prendre en compte l'une et l'autre. Ainsi, un fossé sépare (ou semble séparer) le rationalisme cartésien de la pensée systémique, qui cherche à décrire des formes de causalités plus élaborées (circulaire, en spirale ... ) et, nous le verrons, à discerner des liens entre plusieurs causes et plusieurs effets. » (Management et Projet, Ed. Hachette.)

             Même la logique mathématique se complexifie, en se basant non plus seulement sur des assertions « vraies » (1) ou « fausses » (0) mais en considérant des assertions ayant une certaine probabilité « p » d'être « vraies » (0< ou = p< ou = 1) dans une logique dite « floue ».

 
Ces considérations nous incitent déjà à enrichir notre vision de la pédagogie.

             Elles nous permettent de comprendre qu'un élève a besoin de revoir plusieurs fois dans une logique circulaire les mêmes concepts qui s'enrichiront à chaque passage de tout ce qui sera acquis entre-temps .

             Nous admettons mieux qu'un programme puisse contenir plusieurs parties semblables et que la linéarité d'exposition ou de lecture d'un livre, par exemple, ne soit pas toujours la meilleure démarche.

             Ainsi ce site web peut-il être parcouru suivant des chemins divers et personnels grâce aux liens hypertextes.

<<Dans le monde actuel de l'informatique classique, le bit est ou bien 0 ou bien 1, et rien d'autre. Un jour viendra pourtant où l'on s'affranchira de cette tyrannie du binaire, où tout est noir ou blanc, ouvert ou fermé, haut ou bas. Dans le monde futur, à peine ébauché, de l'informatique quantique, le bit pourra à la fois être 0 et 1. Comme le disent les physiciens, dans le monde quantique les particules peuvent avoir deux états superposés, être ici et là, comme ci et comme ça. Grâce à sa souple gestion des possibles, le bit quantique (aussi connu sous l'abominablement obscène abréviation de qubit) permettra des tâches impossibles au bit classique>> Le Monde 31/07/2013

On peut comparer le livre et sa construction linéaire à la logique mathématique;

Le site et ses liens hypertextes seraient plus proche de la logique des associations d'idées.

 

 La logique des «associations d'idées»

             Mais il existe une autre logique : celle « des associations d'idées », celle qui permet de passer d'une représentation à une autre et de construire ainsi des <<chaînes associatives » (Voir un exemple chez un élève) propres à une personne.

             Prenons la comparaison suivante : une carriole tirée par un cheval sur un chemin arrive à un carrefour, le conducteur veut tourner à droite, mais la carriole tourne à gauche car il existe des ornières, des rails qui se sont creusés au cours du temps et qui entraînent la voiture dans le chemin déjà tracé. Il en est de même dans notre cerveau où nos neurones ont fixé des chemins privilégiés qui aboutissent à des associations toutes personnelles. Damasio écrit :

<<Le fonctionnement des circuits neuroniques dépend de la configuration des connexions entre neurones et du degré de couplage entre neurones, assurés par des synapses au niveau des connexions. Dans le cas d'un neurone excitateur, par exemple, les synapses "fortes" facilitent la propagation des potentiels d'action, tandis que les synapses "faibles" font l'inverse. Maintenant, je peux ajouter que la force des connexions synaptiques, au sein de nombreux systèmes neuraux et d'un système neural à l'autre, varie en fonction des expériences vécues, et qu'ainsi l'expérience vécue joue un rôle dans le modelage des circuits. >> (L'Erreur de Descartes)

 

             C'est cette logique qui prévaut souvent dans les "erreurs " des élèves.(Voir: les "théorèmes spontanés" dans Histoire de la Didactique) Il est donc important que l'enseignant soit apte à écouter ces associations d'idées pour donner l'information utile à l'élève et non la répétition d'une explication passe-partout.

 

Les différences entre les deux logiques

 

La logique mathématique est universelle ;

c'est-à-dire que deux personnes "raisonnables" trouveront les mêmes résultats à un problème donné.

La « logique des associations d'idées » est personnelle;

on ne peut pas associer à la place de quelqu'un. C'est pourquoi il n'est pas possible de donner un sens à un geste ou à une expression à la place de son auteur, lui seul peut savoir à quoi le renvoie ce geste, cette expression, et suivre les chaînes associatives qui lui permettront de trouver son propre sens.

- La logique mathématique nous fait ressembler aux autres, elle est commune à tous dans son agencement.

La « logique des associations d'idées » est au contraire ce qui nous différencie des autres. C'est, autrement dit, ce qui fait que nous sommes des êtres « uniques ».

- La logique mathématique sera utilisée tout particulièrement pour démontrer, pour prouver.

-La logique des associations d'idées, principalement pour découvrir, pour créer en considérant la réalité d'une façon nouvelle, d'une façon unique à laquelle personne n'a pensé.

Certains font le parallèle avec l'existence de nos deux cerveaux, le cerveau droit et le cerveau gauche, et montrent que nous avons intérêt à apprendre à nous servir de nos deux cerveaux.

Il y a une coupure épistémologique, par exemple, entre la façon d'interpréter les rêves à l'époque biblique et depuis Freud. Autrefois, la personne chargée d'interpréter le rêve avait son dictionnaire (on en trouve encore). Chaque terme était décodé « 7 vaches grasses >> = « 7 années d'abondance », « 7 vaches maigres »= « 7 années de disette ». Depuis Freud, seul celui qui a fait le rêve peut retrouver les chaînes associatives qui ont construit ce rêve de la façon la plus singulière qui soit.

 

Les logiques et la classe

Notre enseignement en France privilégie l'aspect déductif, l'aspect linéaire.

             Un enseignant qui comprend l'intérêt des deux logiques cherchera à rééquilibrer son enseignement.

L'utilisation du multimédia pose le problème de façon plus cruciale encore. Il demande aux enseignants de faire preuve de plus d'adaptabilité, de plus de créativité et surtout de plus d'écoute.

 

             Autrement dit, la technique ne résout pas les problèmes de la classe mais les amplifie, ce qui explique la nécessité impérieuse de préparer psychologiquement les enseignants aux changements d'attitude imposés par ces nouvelles techniques.

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<< MERCI >>

<Un exemple de rapprochement des deux démarches logiques? Osons un parallèle. "La dialectique outil-objet, approche théorique influente en didactique des mathématiques...s'appuie sur l'idée qu'un savoir se construit en réponse à un problème donné qui a du sens. La mise en oeuvre de ce principe consiste à amener l'apprenant à utiliser un outil mathématique (par exemple les actions d'ajout et de retrait de quantités) avant de lui faire prendre conscience de l'objet mathématique formel auquel cet outil correspond (par exemple les nombres relatifs)." La technique de visualisation externe par les objets qui facilite, déclenche ou favorise des associations d'idées va permettre une nouvelle prise de conscience du problème posé mais aussi va permettre d'accéder au sens auquel ces objets de visualisation correspondent. Ces outils-objets peuvent amener une conceptualisation ouvrant sur un champ de conscience plus large.>>

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