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Les remplacements

Billet d'humeur

L'obsession des heures ! L'annualisation des services

          Bien sûr, les enseignants ne sont pas contents de cette nouvelle loi sur les remplacements. Le contraire serait étonnant dans le climat de non confiance actuel, seul le rapport de force est évoqué. Le compromis (gagnant-gagnant) autour d'une question concrète n'est alors plus possible.

           Bien sûr, les arguments avancés ne sont pas tous valables, mais, peu importe, puisqu'il s'agit avant tout de conserver des acquis, de se protéger contre des demandes de plus en plus contraignantes et de faire face à un métier de plus en plus dur !

           Cela n'empêche pas, tout de même, de réfléchir aux raisons qui font que la question se pose ! Personnellement j'en vois quatre:

1) La confusion entre garderie et enseignement

           ll est certain que l'état a le devoir d'organiser des garderies pour les parents qui travaillent et pour que les enfants ne "traînent pas dans les rues". Et on comprend les associations de parents qui réclament que leur enfant ne soit pas renvoyé si un enseignant est absent. Mais demander aux enseignants de remplir cette fonction parfois, est contre productrice; ce n'est pas leur raison d'être et surtout cela revient bien cher. Cela pourrait être assuré par des surveillants, par exemple.

2) Le nombre d'heures ?

           Penser que la culture des élèves dépend de quelques heures d'enseignement, en plus ou en moins, relève de l'imaginaire!

Cette idée transforme en discussion de marchands de tapis la préparation des programmes où se joue la répartition du nombre d'heures à attribuer à chaque discipline et durant laquelle les associations disciplinaires (bien utiles dans leurs autres activités) se disputent le gâteau horaire comme si leur importance en dépendait

           C'est ce qui rend encore si difficile toute activité interdisciplinaire comme les TPE qui apparaissent alors comme du temps perdu, sous entendu des heures en moins pour les disciplines.

3) La rigidité des horaires des enseignants

           Si les enseignants du secondaire avaient un statut identique, sur ce sujet, à celui des enseignants du supérieur, leurs obligations horaires seraient annuelles et non hebdomadaires. Dans le supérieur si un enseignant a besoin d'aller faire une conférence à l'étranger, il s'arrange avec un collègue pour le remplacement et il rattrape ensuite ses cours. Ceci tient au fait que les enseignants du supérieur ont en quelque sorte un statut de cadre supérieur. Ils sont jugés responsables et capables de gérer l'organisation de leur enseignement en collaboration avec leurs collègues. Pourquoi les enseignants du second degré ne veulent-ils pas de cette annualisation? Pourquoi, en quelque sorte, s'agrippent-ils à un statut de "cadre exécutant" où l'organisation de leur horaire leur échappe complètement?

4) La difficulté du travail en équipe

           Il est bien évident que s'il existait dans les établissements des équipes qui se sentent responsables du progrès des élèves, le problème des remplacements se résoudrait de lui-même et c'est du reste le cas dans certains établissements, ce qui montre bien que c'est possible. Mais le travail d'équipe est-il encouragé par les chefs d'établissement, par les inspecteurs, par des avantages statutaires? Le travail d'équipe est-il à la base de la formation dans les IUFM? Sans doute pas suffisamment car il n'est pas très fréquent semble-t-il .            Ceci dit, il faut du temps pour un pareil changement mais ce problème des remplacements est là pour nous en montrer l'urgence.

           La question du temps dans l'E.N. repose sur un fantasme de toute-puissance donnant l'illusion de la possibilité de résultats immédiats : formation en deux jours; apprentissage d'un chapitre en une heure, circulaire à appliquer partout instantanément. C'est croire que l'on peut maîtriser les processus psychiques. Or ces derniers demandent beaucoup de temps. (Voir Le temps)

Avec les élèves, prendre le temps de la réflexion, voir: Du temps ... au temps de la réflexion

Réactions des associations de parents:

cpe75.org/
peep.asso.fr/

Réactions

<<Le site est toujours aussi intéressant, et j'ai apprécié le billet, quoique n'étant pas d'accord sur l'annualisation - dans le cadre actuel s'entend. Ce billet met implicitement l'accent sur un élément essentiel, jamais évoqué : "pourquoi enseigne-t-on" ; pour les parents et les enfants, c'est "pour avoir un bon métier" (sous-entendu : où l'on gagne bien sa vie) ; pour beaucoup d'enseignants face aux élèves c'est "parce que sinon tu auras des ennuis" (allant des heures de colle au chômage) , et pour eux-mêmes "parce que ça m'a plu de faire des maths, de l'histoire etc. et que j'ai continué comme ça"; pour l'Etat "parce que malgré le coût élevé de l'opération, c'est une garderie indispensable - sinon, que ferait-on de tous ces jeunes ?". Si, au contraire de toutes ces raisons pour le moins discutables, on enseigne parce que ça permet de s'entre-enrichir humainement parlant, qu'est-ce que ça peut faire que quelques heures en moins, ou, à l'occasion, en plus ? Mais les heures en plus n'ont de sens que données (et reçues), pas "gérées" et encore moins contraintes !>> J.P.

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